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Freins et atouts de la négociation collective
Rien d’étonnant que le Centre de Ressources pour la Négociation Collective soit favorable à la négociation comme modalité de dialogue, préférentiellement à la concertation notamment. Nous y voyons plusieurs atouts sans quoi nous n’aurions pas fait de l’axe central du CRNCo la promotion et l’accompagnement dans les entreprises de ce que l’on pourrait appeler l’art du compromis sans compromission.
Toutefois, force est de constater qu’il existe un écart entre les besoins que nous observons en entreprise, auxquels la négociation collective pourrait répondre, et l’appétence circonspecte des acteurs du dialogue social pour cette modalité de dialogue. Sans être limitatif, nous discutons ici de trois principaux obstacles et avantages à la négociation collective.
Les freins et atouts de la négociation collective s’observent dans les entreprises de toute taille et de tout secteur d’activité, de statut privé ou publique, qu’elle que ce soit l’objet de négociation collective.
Les freins
Le premier frein concerne une confusion fréquente entre le compromis que suppose toute négociation et le sentiment de compromission en acceptant un accord. La crainte de bon nombre de personnes qui négocient est d’avoir à renoncer à ses principes et ses valeurs pour obtenir un accord.
Le deuxième frein à la négociation est propre au fait que l’exercice implique une co-décision (deux parties décident ensemble d’une solution à un problème). Or, tous les sujets ne se prêtent pas toujours à cet exercice, à l’urgence de la situation ou aux contraintes fortes qui pèsent sur une des parties.
Le troisième frein réside dans l’engagement qu’implique l’acte de négocier. Convenir de termes contractuels et s’engager à les honorer n’est pas neutre sur les rapports qu’entretient une direction avec sa gouvernance et son encadrement intermédiaire, de même que pour des représentants du personnel qui sont délégataires de leurs collègues salariés.
Les atouts
À l’inverse, la négociation collective présente l’atout de ce dernier inconvénient, en l’occurrence son caractère obligeant. Le processus exigeant qu’elle implique, à travers notamment une méthode de résolution des problèmes, a l’avantage de favoriser des solutions plus durables parce que plus réalistes et mieux acceptées sur le terrain.
Comme deuxième atout à la négociation collective, notons le double effet pacificateur et responsabilisant dans les relations sociales. Accepter de négocier, c’est à la fois reconnaître l’autre partie comme légitime et s’engager à une paix sociale en contrepartie de l’application de règles collectives établies conjointement.
En troisième atout, ces règles collectives négociées permettent de réduire l’arbitraire. L’accord collectif et les clauses qu’il contient contribue à réduire l’iniquité organisationnelle vécue à travers différents irritants, cause fréquente de contentieux ou de tensions relationnelles.
Ces freins et atouts à la négociation collective sont repris plus en détails dans un article proposé par le CRNCo à télécharger ici.